A voir :
” Nos mères, nos daronnes “, un film recommandé par Irène Théry, Sociologue, directrice d’études à l’EHESS (l’Ecole des hautes études en sciences sociales) sur l’intégration des mères/femmes immigrées de la première génération.
Un film de Bouchera Azzouz, réalisé par Bouchera Azzouz et Marion Stalens – 2015.
Produit par De l’autre côté du Périph’ : Laurence Lascary
Pour la première fois, des mères, des « daronnes » comme on les appelle dans les quartiers populaires parlent de leur vie de FEMMES, de leurs avortements, de leurs amours, de leurs enfants mais aussi de leurs rêves et de leurs projets ! Pour Rahma, Sabrina, Yamina, Habiba, Zineb et Aline, ces confidences qu’elles livrent avec humour et émotion à Bouchera Azzouz, fille de Rhama et auteur du film tissent le récit de leur combat vers l’émancipation et la liberté.
Issue d’un quartier populaire de la banlieue parisienne, et inspirée par le parcours de sa mère et de ses voisines, Bouchera Azzouz veut découvrir qui sont ces femmes qui se cachent derrière ce rôle de mères qu’elles endossent depuis si longtemps. Pour les jeunes, elles sont “les daronnes”, véritables piliers du quartier. (« Daronnes » signifie mères) .
Pour la société elles sont des “mères courage”.
Mais qui sont-elles vraiment ? Des femmes aussi ! Alors, sans tabous, elles osent évoquer leur jeunesse, leurs combats intimes et leurs trajectoires souvent mouvementées. Musulmanes, juives ou athées, amies par delà leurs cultures, elles ont su bousculer leurs traditions et les interdits de la société française des années 70, pour GAGNER leur liberté. Elles racontent comment elles ont surmonté les difficultés d’accès à l’éducation, et les batailles qu’elles ont menées pour la maîtrise de leurs corps et de leurs destins. On découvre que la plupart d’entre elles ont avorté, y compris du temps où cette pratique était encore illégale, partageant ainsi la condition de nombre de leurs voisines françaises. Aujourd’hui Rahma s’est mise à peindre des tableaux, où elle se raconte avec une incroyable audace, Sabrina s’épanouit dans son travail, Zineb continue à militer pour les droits des femmes, Yamina se passionne pour la lecture et Habiba se bichonne et emmène ses amies en thalassothérapie. A travers leurs histoires singulières, drôles et émouvantes, ce film propose une vision décapante des femmes des quartiers populaires.
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Bouchera Azzouz est documentariste et militante féministe. Elle a été secrétaire générale du mouvement Ni putes ni soumises de sa naissance en 2007 et jusqu’en 2009, année où elle quitte l’association pour cause de divergences. Elle est aujourd’hui présidente de l’association les Ateliers du féminisme populaire, qu’elle a fondée.
Elle a publié Fille de daronne et fière de l’être (Plon, sortie le 12 mai 2016), un ouvrage dans lequel elle se raconte, et raconte sa mère. Franco-marocaine ayant grandi à Bobigny, elle confie ses doutes identitaires, une période de radicalité religieuse et la façon dont le lien à sa mère l’en a finalement sortie. Mettre en valeur l’histoire des parents, c’est selon elle apporter une réponse aux problèmes d’identification qui se posent aujourd’hui pour les enfants des quartiers.