Le 20 avril, le film La Saison des Femmes est sorti en France.
La réalisatrice Leena Yadav entraîne les spectateurs dans un village de l’Inde rural, où les femmes subissent les lois patriarcales, la pression de la société, la violence. Ensemble, elles vont gagner un peu de liberté.
Dans les plaines hostiles et rurales du Rajasthan, le proverbe dit qu’élever une fille, c’est l’élever pour les autres. Les filles sont un investissement à perte puisqu’on les marie très jeunes et qu’elles partent dans la famille de leur époux. Dans son 3e long-métrage, Leena Yadav a choisi de dénoncer cette société patriarcale oppressante. Elle aurait d’ailleurs voulu tourner dans un de ces villages du nord de l’Inde. En vain.
Risque de censure
“Nos femmes vont être corrompues à votre contact. Les hommes ne veulent surtout pas prendre le risque que leurs femmes s’émancipent“, raconte la cinéaste, rapportant les propos des autorités. S’émanciper, gagner un peu de liberté. C’est le rêve des quatre héroïnes de ce film qui aborde sans fioriture la question des mariages forcés, des maris violents et du viol conjugal. Avant de sortir en Inde, La Saison des femmes, dans les cinémas mercredi 20 avril en France, devra passer devant le comité de censure et, si la réalisatrice refuse de couper les scènes les plus dévêtues, il n’aura qu’un visa de distribution très restreint.
Est-ce que le film pourra être montré dans votre pays ?
Nous essaierons de le distribuer là-bas le 24 juin, même s’il faudra forcément passer par le bureau de la censure. Evidemment, les coupes réduiraient sa teneur politique. En même temps, la censure serait une excellente publicité : le film circulerait d’autant mieux sur Internet ou sur DVD pirate. Mais je serais fière de mon pays s’il pouvait être vu en salles. Il est temps de montrer ce qui fâche. Il faut briser les barrières, comme mes actrices l’ont fait.