Photographe, scénariste, actrice, réalisatrice, plasticienne, Agnès Varda, aura 87 ans le 30 mai. Elle recevra une Palme d’or d’honneur au 68e Festival de Cannes le 24 mai pour l’ensemble de sa carrière. La première femme à recevoir cette distinction qui a déjà été attribuée à Woody Allen, Clint Eastwood et Bernardo Bertolucci.
Agnès Varda, l’une des rares réalisatrices issues de la Nouvelle Vague, a marqué de son empreinte singulière plusieurs générations. Elle figure parmi les femmes qui ont signé en 1971 le manifeste des 343.
“Partout dans le monde, les femmes sont à la peine. Ce n’est pas parce que quelques femmes s’en sortent que l’affaire est réglée. Les femmes ne doivent pas baisser les bras , c’est à elles de continuer à faire réfléchir, on n’est pas forcément obligé de hurler, de jeter les soutien gorges dans la rue, on peut être féministe de façon intelligente et harmonieuse mais il faut tout le temps le dire, le redire et agir”. Agnès Varda, 12 mai 1995
L’Une chante, l’autre pas
L’Une chante, l’autre pas est un musical féministe. Deux jeunes filles vivent à Paris en 1962. Pauline (17 ans), étudiante, rêve de quitter sa famille pour devenir chanteuse. Suzanne (22 ans) s’occupe de ses deux enfants et fait face aux drames du suicide de leur père. La vie les sépare ; chacune vit son combat de femme. Pauline est devenue chanteuse dans un groupe militant et itinérant après avoir vécu une union difficile en Iran. Suzanne est sortie de sa misère et travaille au Planning familial. Dix ans plus tard, elles se retrouvent au cours d’une manifestation féministe. À la fin de cette chronique, on les retrouve ensemble, à nouveau, avec leurs enfants qui ont grandi.
“S’il y a une lutte racontée dans ce film, c’est celle pour la contraception, pour la liberté sexuelle ou corporelle des femmes. Dans l’histoire de cette lutte, le procès de Bobigny – qui a abouti à la loi Simone Veil autorisant la contraception – est plus important que 68.” Agnès Varda