Toutes les 31 heures une femme est tuée en Argentine.
Le mercredi 3 juin 2015, des milliers d’Argentins sont descendus dans les rues du pays pour dire leur colère au cri de #NiUnaMenos (Pas une de moins) contre cette tragédie. Un hashtag ou mot dièse inventé par la poétesse mexicaine Susana Chávez Castillo assassinée en 2011 pour avoir dénoncée les crimes contre les femmes au Mexique. Aujourd’hui, ce slogan est devenu un appel de ralliement sur les réseaux sociaux et dans la rue contre les féminicides en Amérique latine. Une région du monde où le simple fait d’être une femme représente un danger.
A lire sur : http://information.tv5monde.com/terriennes/en-argentine-une-maree-humaine-contre-le-feminicide-36996
Dans les années 1990, la poétesse mexicaine Susana Chávez Castillo, éminente défenderesse pour les droits des femmes, s’est insurgée contre les meurtres et les viols non élucidés de centaines de femmes dans la ville de Juarez, dans l’état de Chihuahua, proche de la frontière entre le Mexique et les USA. Elle a été retrouvée assassinée et mutilée le 6 janvier 2011. Elle avait 36 ans. Son poème Sangre Nuestra (Notre sang) a été écrit du point de vue d’une victime.
OUR BLOOD
Blood of my own,
blood of sunrise,
blood of a broken moon,
blood of silence, of dead rock,
of a woman in bed jumping into nothingness,
Open to the madness.
Blood clear and definite,
fertile seed,
Blood the unbelievable journey,
Blood as its own liberation,
Blood, river of my songs,
Sea of my abyss.
Blood, painful moment of my birth,
Nourished by my last appearance.